Hyperacousie

Mieux comprendre

L’hyperacousie est une pathologie qui peut toucher des personnes de tout âge, diagnostiquée par le médecin ORL, qui se traduit par une sensation d’intensité sonore exagérée.

L’hyperacousie est une mauvaise évaluation et hiérarchisation des bruits de notre environnement par notre cerveau qui surestime l’intensité acoustique. Celui-ci s’adapte en permanence, grâce à des systèmes de régulation internes, pour ajuster sa sensibilité aux informations sensorielles qui nous entourent.

Par exemple, lorsqu’un individu nous parle alors qu’il y a un bruit de climatisation en même temps, notre système auditif trie l’information utile et le bruit de climatisation est atténué, pour que la parole puisse émerger. La personne hyperacousique aura beaucoup de difficultés à effectuer cette hiérarchisation des sons et devra fournir une énergie décuplée pour se concentrer sur le signal utile, engendrant une fatigue importante.

Par conséquence, l’hyperacousie peut se traduire par d’autres symptômes sous-jacents comme des douleurs otalgiques, des maux de tête ou de l’anxiété.

Notre prise en charge

Il est essentiel d’effectuer une prise en charge pluri-disciplinaire : ORL, orthophonique, psychologique, ostéopathique et audioprothétique.

Au centre 87 audition, c’est Thibaut Wisniewski, audioprothésiste spécialisé dans l’hyperacousie, qui vous recevra pour faire un bilan et mettre en place un protocole de rééducation auditive. L’hyperacousie est évaluée avant et à la fin du protocole qui dure plusieurs mois (entre 6 et 12 mois).

Le principe consiste à équiper les patients, à la suite d’une prescription ORL, d’appareils auditifs pourvus de générateurs de bruits. Tout comme une rééducation kinésithérapique, le patient suit un programme de quelques heures par jour de stimulation acoustique personnalisée pour entraîner la capacité de régulation cérébrale. Il est également possible de réaliser des bouchons sur-mesure pour un port modéré dans des environnements très bruyants.

Vos interrogations

Une personne hyperacousique présente, en général, une audition normale. Son acuité n’est pas plus développée, il s’agit plutôt de la sensation sonore qui est exagérée.

Nous distinguons ici l’hyperacousie du recrutement. Bien que les deux pathologies engendrent une élévation de la sensation sonore, la cause est distincte. Le recrutement est lié à la perte des cellules ciliées à cause du bruit, de l’âge, de médicament ototoxiques et donc à une baisse d’audition, tandis que pour l’hyperacousie, de manière générale, l’acuité auditive est normale.

Les personnes hyperacousiques peuvent avoir peur d’une aggravation de leurs symptômes en milieu bruyant, elles ont donc tendance à s’isoler. En réalité, c’est la démarche inverse qu’il faut appréhender.

En effet, il faut éviter de s’isoler complètement des sons du quotidien, sans quoi l’hyperacousie risque de s’amplifier car le cerveau perd de plus en plus sa faculté à évaluer correctement le niveau sonore et donc sa faculté de régulation.

C’est pourquoi il est conseillé de prendre des risques raisonnés. Lorsque vous savez que vous allez être confronté à un bruit intense, il est opportun de prévoir des protections d’oreille. Par contre, lorsque vous êtes dans un milieu serein, il est important de se confronter aux bruits courants.

Lorsqu’une personne est hyperacousique, son seuil d’intolérance aux sons forts est plus élevé. C’est une sensation subjective. Un bruit considéré comme trop fort par cette personne ne correspond donc pas au niveau sonore lésionnel de l’oreille interne.

Nous parlerons ici d’hyperacousie de douleur. Pour le moment, les causes restent à l’état d’hypothèses.

L’une d’elle repose sur l’implication du nerf trijumeau qui innerve le muscle tenseur du tympan. Ce
muscle servirait de protection contre la luxation des osselets en cas de choc important, et se
contracterait donc lors de réflexes de sursaut. Un son fort, pas forcément dommageable pour la cochlée,
mais dans un contexte particulier de sursaut, entrainerait donc une contraction du muscle. Chez la
personne hyperacousique, qui réagit fortement aux sons de manière fréquente, le muscle finirait par
s’inflammer avec une névralgie du nerf trijumeau. Or, il innerve également les yeux, la mâchoire et la
mandibule, entrainant des douleurs projetées dans le cou sur le visage etc.